Synopsis issu de Cinémovies.fr
Verona Beach, ville surpeuplée où la violence fait rage, vit sous la tyrannie impitoyable des familles de deux industriels, Ted Montague et Fulgentio Capulet. Les différents membres de ces deux familles ne peuvent se voir sans tomber aussitôt dans de sanglants affrontements pour lesquels la police reste impuissante. Romeo, héritier des Montague, parvient à assister en secret à un bal costumé chez Fulgentio, à l'occasion des fiançailles de sa fille Juliette Capulet. Roméo et Juliette ne peuvent résister à un amour réciproque mais contraire aux lois de leurs familles ennemies.
Oui je sais, ce film a des avis partagés. Certains comme moi l’ont beaucoup aimé, d’autres l’ont purement détesté. Cela est sûrement lié au fait indéniable que l'adaptation de Baz Luhrmann défie toutes les conventions, les attentes qu’on peut espérer lorsqu’on évoque Roméo et Juliette de Shakespeare.
Effectivement, son histoire se plante au XXe siècle avec tout ce que cela peut impliquer. Les épées sont révolues au profit des révolvers, les chevaux ont laissé place aux voitures. On y voit dès le début un bal transformé en une fête costumée, avec une musique disco et Mercutio en travesti avec une caricature très poussée. Oui je comprends que ça ait pu choquer et braquer certains spectateurs. J’avoue que j’en faisais partie. Je me suis demandé comment on avait pu brader et insulter l’œuvre de Shakespeare. Puis j’ai laissé passé ce quart d’heure dérangeant, j’ai prêté attention aux dialogues et là j’ai retrouvé toute la beauté et la mélodie des textes de cet illustre auteur. Certes l’image ne correspondait pas au son, mais qu’importe, c’était le son qui m’attirait. J’ai fait impasse sur les images au début puis finalement je m’y suis habituée notamment à partir de la scène de l’aquarium très romantique et d’une pure beauté où Roméo et Juliette se découvrent. Je trouve avec du recul que c’est un pari risqué mais réussi.
En ramenant cette œuvre dans un siècle qui nous touche, Luhrman a peut-être amadoué les oreilles récalcitrantes à la langue de Shakespeare, j’aime à croire cela en tout cas. Adolescente, je sais que ce film m’a touchée et je prends beaucoup de plaisir à le revoir encore aujourd’hui. Il a été l’élément fédérateur de ma curiosité envers Shakespeare, je m’y suis davantage intéressée pour en tomber amoureuse. J’espère simplement ne pas avoir été la seule. Les écrits de Shakespeare traversent les époques, les lieux, c'est ce qui fait son universalité….
Je vous propose ici quelques extraits qui pourront être complétés par les extraits de Shakespeare in Love.

Extrait 1 : Roméo apercevant Juliette pour la première fois :
R : (à lui-même) Est-ce que mon cœur a aimé jusqu’alors. Jurez que vous mes yeux car je n’avais jamais vu la vraie beauté jusqu’à ce soir
R : (à Juliette) : Si je viens profaner de ma main loin d’en être digne cet autel sacré, ma pénitence sera douce. Mes lèvres s’apprêtent comme deux pèlerins rougissants à effacer l’affront de ce rude toucher par un tendre baiser.
J : Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n’a fait que montrer dévotion courtoise car les saintes ont des mains que tout pèlerin est en droit de toucher paume contre paume tel est le pieu baiser des pèlerins.
R : Les saintes n’ont-elles pas de lèvres tout comme les pèlerins ?
J : Des lèvres qu’il faut garder pour prier.
R : Et bien chère sainte, fassent les lèvres comme les mains, elles te prient de crainte que leur foi se change en désespoir.
J : Une sainte demeure immobile même si les prières sont exaucées.
R : Alors ne bouge pas tandis que je recueille des miennes.
(Ils s’embrassent.)
R : Ainsi le péché qu’ont commis mes lèvres par tes lèvres se trouve effacé.
J : Alors le péché passe en celle qui vous l’ôte.
R : Quoi ? Tu me l’aurais pris ? Quelle douce façon de pousser à la faute. Rends-moi mon péché.
(Ils s’embrassent.)
J : Il y a de la religion dans vos baisers.
Extrait 2 : Juliette se retrouvant seule découvre que Roméo est un Montaigu :
Mon unique amour a jailli de mon unique haine. Je l’ai connu trop tard et vu trop tôt sans le connaître. Prodigieux amour auquel je viens de naître qui m’impose d’aimer un ennemi détesté.
Extrait 3 : Roméo entre dans le jardin des Capulet pour revoir Juliette :
R : Silence, quelle lumière brille à cette fenêtre ? Céleste est Juliette comme le soleil. Lève-toi beau soleil et tue cette envieuse lune déjà malade et pâle de chagrin en voyant sa servante beaucoup plus belle qu’elle. Ne sois pas sa servante puisqu’elle est envieuse. Sa robe virginale est maladive et blême, seules les folles la portent. Oh retire-la ! C’est elle, c’est mon amour. Oh si elle savait que je l’aime !
J : (n’ayant pas vu R) Hélas !
R : Elle parle ! Oh, parle encore bel ange !
J : Roméo, oh Roméo, pourquoi donc es-tu Roméo ? Renie ton père et refuse le nom qu’il t’a transmis ou si tu ne veux pas, fais serment de m’aimer alors je cesserai d’être une Capulet.
R : Dois-je en entendre davantage ou dois-je répondre à cela ?
J : C’est ton nom seulement qui est mon ennemi. Tu resterais toi-même si tu n’étais pas un Montaigu. Qu’est-ce qui est Montaigu ? Ce n’est pas la main, ni le pied, ni le bras, ni le visage, ni la moindre partie de la personne elle-même. Oh, prends un autre nom ! Qu’est-ce qu’un nom après tout ? Si celle que nous appelons la rose portait un autre nom ne sentirait-elle pas aussi bon ? Roméo, même s’il ne s’appelait pas Roméo garderait cette perfection qui m’est chère quel que soit son titre. Ah Roméo, défais-toi de ton nom qui n’est pas ta personne et à la place de ce nom, prends-moi toute entière.
R (se laissant voir) : Je vais te prendre au mot.
J : N’es-tu pas Roméo du clan des Montaigu ?
R : Ni l’un, ni l’autre, pure beauté, si l’un et l’autre te déplaisent.
J : Comment es-tu entré ? Dis-moi et dans quel but ? Les murs de ce jardin sont escarpés, ta mort est certaine en cet endroit étant qui tu es.
R : Sur les ailes légères de l’amour j’ai volé par-dessus ces murs. Les clôtures de pierre ne sauraient barrer la route à l’amour qui ose toujours ce qui est possible. Voilà pourquoi ta famille n’est pas un obstacle pour moi.
J : S’ils te voient, ils te tueront.
R : J’ai le manteau de la nuit pour me dérober à leurs yeux mais si tu ne m’aimes pas, laisse-les me trouver ici. Mieux vaut perdre la vie par leur haine, qu’attendre la mort sans être aimé de toi.
(Ils s’embrassent.)
J : Tu sais que le masque de la nuit couvre mon visage, sinon l’embarras d’une fille empourprerait mes joues pour les mots que tu m’as entendus prononcer ce soir. Oh comme je voudrais respecter les formes, je voudrais effacer ces paroles mais non adieu les apparences. Est-ce que tu m’aimes ? Je sais que tu vas dire oui et je te croirais sur parole, mais si tu fais un serment tu peux le violer. Oh noble Roméo, s’il est vrai que tu m’aimes, proclame-le sincèrement.
R : Madame, je m’engage par cette lune sacrée qui dépose ces gouttes d’argent sur les cimes des arbres…
J (le coupant) : Ne jure pas par la lune ; cette inconstante qui en un mois varie constamment sur son disque de crainte que ton amour ne devienne aussi variable.
R : Et par quoi faut-il que je jure ?
J : Ne jure pas du tout ou alors si tu veux, jure par ton adorable personne qui est le dieu de mon idolâtrie et je te croirai.
R : Si l’amour, mon amour…
J : Non, ne jure pas bien que tu sois ma joie, ce serment cette nuit ne m’en donne aucune. C’est trop brutal, trop irréfléchi, trop soudain, tout comme l’éclair cesse d’être avant qu’on n’ait pu dire qu’il éclaire. Bonne, douce nuit, le bourgeon de l’amour s’il mûrit dans la brise d’été sera peut-être une splendide fleur à notre prochaine rencontre. Bonne nuit, bonne nuit.
R : Me laisses-tu si insatisfait ?
J : Quelle satisfaction veux-tu avoir ce soir ?
R : L’échange de ton vœu d’amour fidèle contre le mien.
J : Je te l’avais donné avant que tu l’aies demandé ! Trois mots cher Roméo : et bonne nuit encore. Si le but que poursuit ton amour est honorable et ton propos, le mariage, fais-moi dire au matin par quelqu’un que je veillerai à t’envoyer l’endroit et l’heure à laquelle tu entends accomplir le rite et je déposerai mon destin à tes pieds et te suivrai mon seigneur jusqu’au bout du monde. Mais si ton but est déloyal, je te supplie de cesser de ma poursuivre et de me laisser à mes larmes. Demain, j’envoie quelqu’un.
R : Pour le bien de mon âme.
J : Mille fois bonne nuit.
R : Nuit mille fois assombrie de perdre ta clarté.
J : Bonne nuit.
(Elle se dirige vers sa chambre)
R : L’amour bondit vers l’amour, comme l’écolier referme le livre. Mais l’amour et l’amour se quittent, le regard lourd comme l’écolier va à l’école.
J : Roméo, à quelle heure dois-je envoyer quelqu’un ?
R : Que ce soit pour neuf heures !
J : Je n’y manquerai pas. Cela me semble vingt ans jusque là. Bonne nuit, bonne, bonne nuit. Le chagrin de se séparer est tellement doux que je te dirai inlassablement bonne nuit.
Extrait 4 : Duel entre Tybalt Capulet et Roméo : 
T : L’amour que je te porte ne me dicte pas d’autres mots que ceux-ci : tu es une racaille. Sors ton arme pour le duel !
R : Tybalt, la raison que j’ai, moi, de t’aimer me pousse à excuser l’apparente violence d’un tel salut. Je ne suis pas ce que tu dis. Ainsi donc au revoir, je sais que tu me connais mal.
T : Mon garçon, ceci ne saurait excuser tous les torts que tu m’as faits. Tourne-toi et dégaine.
(Il le frappe à plusieurs reprises). Tourne-toi et dégaine ! Tourne-toi et dégaine !
R : Je t’assure que je ne t’ai fait aucun tort et je t’aime bien plus que tu ne pourrais le croire. Tant que tu ne connaîtras pas la raison de cet amour, aussi cher Capulet, dont je chéris le nom tout autant que le mien, estime-toi satisfait.
(Il lui tend son arme).
Mercutio : Oh l’infâme, l’abjecte soumission !
(Tybalt frappe Roméo, Mercutio jette son arme et se rue sur Tybalt)
M : Tybalt, terreur des rats, veux-tu faire un tour ?
T : Que veux-tu ?
M : Prince des chats, une seule de tes neuf vies !
T : Je suis à toi !
(Mercutio et Tybalt se battent, Roméo les sépare.)
R : Arrêtez-vous, Mercutio !
(Tybalt sort un couteau et blesse Mercutio).
Benvolio : Tu es blessé ?
M : Oui, une égratignure. Une égratignure. Une égratignure.
R : Courage mon ami, ce n’est qu’une petite blessure.
M : Elle fera bien l’affaire. Viens me voir demain, tu me trouveras froid comme une pierre tombale. La peste soit de vos deux maisons ! Ils ont fait de moi de la viande pour la vermine ! La peste ! La peste soit de vos deux maisons !
(Mercutio tombe à terre et Roméo accourt auprès de lui).
M : Pourquoi diable t’es-tu jeté entre nous ? J’ai été touché par-dessous ton bras.
R : J’ai cru agir pour le mieux.
M : La peste soit de vos deux maisons.
R : Mercutio !
(Mercutio meurt).
Extrait 5 : Juliette pensant à Roméo :
Viens douce nuit, viens vite amoureuse au front noir, donne-moi mon Roméo. Et quand je meurs, que tu le prennes et que tu l’éclates en petites étoiles. Dès lors, il embellira tant le visage du ciel que tout l’univers sera amoureux de la nuit et que nul ne pourra plus adorer l’aveuglant soleil. J’ai acheté la demeure d’un amour mais je n’en ai pas encore pris possession et je suis moi-même acquise sans encore en jouir. Oh ce jour se traîne comme la nuit précède une fête pour l’impatiente qui a une nouvelle robe mais ne peut encore la porter.
Extrait 6 : Poursuite entre Roméo et Tybalt :
R : L’âme de Mercutio n’est pas trop loin encore au-dessus de nos têtes. Elle attend que la tienne vienne lui faire escorte !
T : C’est à toi, morveux, d’aller le retrouver !
R : Il faut que toi ou moi ou nous deux allions le rejoindre ! Il faut que toi ou moi ou nous deux allions le rejoindre ! Il faut que toi ou moi ou nous deux allions le rejoindre !
(Roméo tire et tue Tybalt).
R : Me voilà le jouet de la fortune.
Balthazar : Roméo, sauve-toi ! Va-t-en, sors de ta stupeur ! Va-t-en Roméo !
Extrait 7 : l’inspecteur Prince, les parents Capulet et le père Montague arrivent sur les lieux du crime de Tybalt :
P : Où sont les vils instigateurs de cette bagarre ? Benvolio, qui a provoqué ce combat meurtrier ?
Benvolio : Roméo leur a crié d’arrêter, arrêtez amis. Tybalt ôte la vie au vaillant Mercutio et Tybalt gît ici où la main de Roméo l’a tué.
Mme Capulet : Prince, si tu es juste, au prix de notre sang que soit versé celui des Montague.
Benvolio : Roméo qui lui parlait avec sagesse ne pouvait mettre un frein à la bile impétueuse de Tybalt sourd à ses offres de paix.
Mme Capulet : C’est un parent des Montague ! L’affection le fait mentir ! Je réclame justice ! Tu dois Prince me l’accorder ! Roméo a tué Tybalt, Roméo doit cesser de vivre !
P : Roméo l’a tué mais il a tué Mercutio ! Qui va payer le prix de ce sang qui m’est cher ?
Mr Montague : Pas Roméo. Mercutio était son ami. Sa faute n’a consisté qu’à prendre ce que la loi lui tranchait, la vie de Tybalt.
P : Pour cette offense, je le bannis sur le champ. Je serai sourd aux plaidoyers et aux excuses. Ni larme, ni prière ne pourront racheter vos fautes. Elles ne sont d’aucune utilité. Que Roméo s’en aille à la hâte ! L’heure où on le trouvera ici sera la dernière ! Roméo est banni !
Extrait 8 : Roméo discute avec le père Laurent :
R : Le bannissement, dis-moi plutôt la mort, soit charitable car s’il est une chose plus affreuse que la mort, c’est bien l’exil. Oh non, pas le bannissement !
P.L : L’affliction s’est amouraché de ton mérite et te voilà marié à la calamité. Tu es banni d’ici, tu es banni de Vérone. Sois patient, immense est el monde sans limite.
R : Il n’y a pas de monde hors des murs de Vérone ! Etre banni d’ici c’est l’être aussi du monde et l’exil loin du monde c’est la mort ! Le bannissement c’est la mort sous un faux nom. En disant que je suis banni et non que je suis mort, vous me décapitez avec une hache en or et vous souriez en me portant ce coup qui m’est fatal.
P.L : Oh péché mortel ! Grossière ingratitude ! C’est une grâce exceptionnelle, tu n’en as nulle reconnaissance !
Extrait 9 : Juliette apprend le meurtre commis par Roméo :
J : Oh Dieu, la main de Roméo a versé le sang de Tybalt. Oh cœur serpent caché sous un visage de fleurs ! Vit-on jamais in livre abritait une aussi vile matière sous une reliure aussi belle ? Oh ce peut-il que le mensonge ait une si somptueuse résidence ?
(Roméo entre, ils passent la nuit ensemble).
J : Tu veux partir ? Le jour n’est pas encore levé.
R : Il faut partir et vivre ou rester et mourir.
J : Cette lueur n’est pas celle du jour, je le sais. C’est quelques météores que le soleil exalte pour te guider sur le chemin de Mantoue. Je veux que tu restes encore, il n’est point besoin que tu partes.
R : Soit qu’on me prenne alors, qu’on me mette à mort. J’ai plus le désir de rester que la volonté de partir. Viens, mort, et sois la bien venue, Juliette le veut ainsi. Mon âme comment vas-tu ? Causons, le jour est encore loin.
J : Non, il est ici, il est ici. Sauve-toi, sauve-toi, il fait de plus en plus clair.
R : Plus clair, toujours plus clair ; de plus en plus sombre mon tourment.
(La nourrice entre pour les avertir de l’arrivée de Mme Capulet).
J : Fenêtre, laisse entrer le jour et sortir la vie. Crois-tu que nous nous retrouverons jamais ?
R : J’en suis sûr, Crois-moi mon amour, tous les malheurs d’aujourd’hui nous seront l’objet de doux entretiens dans les temps à venir.
(Roméo sort de la chambre par la fenêtre).
J : Oh Dieu, un présage fatal assombrit mon âme. Il me semble à présent que tu es en bas à percevoir un mort au fond de sa tombe. Oh fortune, fortune, sois inconstante fortune et ne le retient pas longtemps sans me le rendre.
Extrait 10 : Juliette vient voir frère Laurent pour évoquer son futur mariage avec Paris imposé par ses parents :
J : Ne me dis pas, frère, que tu as su la chose sans m’enseigner comment je pourrais l’empêcher.
F.L : La chose hélas dépasse le pouvoir de mon esprit.
J : Si malgré ta sagesse tu ne peux te montrer secourable, admets au moins que ma résolution est sage et je l’exécuterai ici sans tarder.
(Elle braque son arme contre sa tempe).
F.L : Mon enfant !
J : Parle sans retard, il me tarde à moi de mourir !
F.L : Je crois entrevoir une ombre d’espoir qui requiert toute l’énergie d’un désespoir égal au malheur que nous voulons éviter. Si plutôt que d’être marié à ce Paris, tu as le courage et la force d’attenter à tes jours, il est probable que tu sauras affronter l’image de la mort pour éviter l’ignominie et si tu oses cela, je te donnerai ton remède. Aucun souffle, aucune moiteur ne trahiront le fait que tu vis. Chaque membre dépourvu de sa souple mobilité sera froid, raide et dur comme le linceul. Alors lorsqu’à la pointe de l’aube, le fiancé viendra te tirer de ton sommeil, il te trouvera morte. Tu seras transportée sous cette vénérable voûte où sont ensevelis tous les Capulet. Là sous cet aspect emprunté de cadavre sec, tu resteras sans souffle durant vingt-quatre heures puis tu te réveilleras comme après t’être assoupie. Au préalable, dans l’attente de ton réveil, Roméo apprenant par mes lettres tous les détails de notre plan, accourra et cette même nuit tous les deux, vous fuirez. Je te donne cette fiole, emporte-la dans ta chambre et une fois dans tes draps, vide-la d’un seul trait. J’adresse sur le champ ma lettre à ton seigneur.
Extrait 11 : Roméo n’ayant pas reçu les lettres de frère Laurent découvre le cadavre de Juliette :
R : Mon amour, ma femme. La mort qu’a recueilli le miel de ton haleine n’a pas encore eu prise sur ta beauté. Tu n’es pas encore conquise. Ta beauté règne rouge oriflamme à tes lèvres et sur tes joues. Et la mort n’y brandit pas encore son livide étendard. Juliette, pourquoi demeures-tu encore si belle ? Un spectre immatériel de la mort serait-il amoureux ? Te tient-il prisonnière de ses ténèbres pour faire de toi sa maîtresse ? Oui c’est ici que mon repos éternel doit se jouer et soustraire à la funeste influence des astres mon corps las de l’existence. Un dernier regard mes yeux, une ultime étreinte mes bras, et vous mes lèvres seuil du souffle vital qu’un baiser nuptial vous scelle. Eternel pacte avec la mort vorace.
(Il boit le poison pendant que Juliette retrouve ses esprits).
J : Roméo, qu’est-ce que ceci (prenant la fiole) ? Du poison et plus une goutte, tu ne m’en as pas laissé pour venir te rejoindre. Je vais te donner un baiser en espérant que du poison s’attarde sur tes lèvres. (Elle l’embrasse). Comme elles sont chaudes.
R : Ainsi sur un baiser, je meurs.
(J prend une arme et se tue).
Extrait 12 : Prince s’adressant aux deux pères des deux familles :
Voyez quel fléau s’abat sur votre haine et comment par l’amour du ciel aura tué vos joies et en fermant les yeux sur vos discordes, j’ai moi-même perdu deux parents. Nous sommes tous punis. Tous ! Tous nous voilà châtiés !
Extrait 13 : reportage à la télévision :
La sombre paix que nous apporte ce jour. De douleur, le soleil ne montre point son nez. Allons de tout cela discuter alentour. Certains seront punis et d’autres pardonnés. Mais jamais amours n’entraînèrent pires maux que celle de Juliette et de son Roméo.
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