La courbe du soleil s’achève lentement,
Son halo s’étiole puis meurt en rougissant ;
Il y a d’autres continents à mettre en lumière,
Laissons cette pénombre étrange et familière.
Subrepticement, la noirceur nous envahit,
Réveillant en douceur nos terreurs enfouies ;
Elle avale chaque parcelle de nos âmes,
Vicieuse et cruelle, elle impose sa trame.
Hâtivement nous retournons dans nos maisons,
L’angoisse, la peur dominent notre raison,
Même les ombres fuient ce chaos lancinant,
Elles nous laissent, solitaires, agonisants.
Inéluctablement, le silence s’installe,
Plus de souffle, plus de vie, le désert s’étale,
Le néant étouffe toutes nos espérances ;
Un sommeil profond est notre dernière chance.
Quittons cette tristesse lugubre et sombre,
Fuyons avec force et sagesse ces décombres ;
Morphée, fais-nous voyager au creux de nos songes,
Que tes bras nous sauvent de cet affreux mensonge.
Rêvons à la lune qui là-haut se révolte,
Aux étoiles scintillantes qui nous rapportent
Toute l’étendue, la grandeur de l’Univers
Qui conserve encore en son sein bien des mystères.