C’est enfin le temps de la renaissance,
Qui signe le retour des réjouissances,
Finis les instants perdus, le silence,
Debout la végétation en dormance.
La bise douce chasse les nuages
Et nous libère de ce triste ombrage
Qui opprimait avec tant de rage
Le soleil en lui faisant barrage.
Pieds nus, je foule l’herbe fraîche et tendre,
Je m’y couche même, pour mieux m’étendre,
Je ne pense à rien, je ne fais qu’attendre,
Faire le vide, je veux me détendre.
Lentement une douceur envahit mon corps,
Mon ami reprend sa place, je subodore,
Offrant tout son éclat, ô précieux trésor,
Dans ses bras chauds et délicats, je m’endors.
Ce massage m’emmène au septième ciel,
Mes pores s’ouvrent pour en recueillir le miel
Qui circule en moi à un rythme torrentiel,
Pour réveiller mes sens, instant essentiel.
Les oiseaux ont repris leur activité,
Ils gazouillent à nouveau au vent léger,
Je me laisse bercer par leurs chants libérés
Qui emportent mes songes aux pays enchantés.
Subrepticement un son subtil me réveille,
Quelque chose me sort de mon sommeil,
Je découvre alors à côté de mon oreille,
Une jeune pousse qui m’émerveille.
Petite mais pourtant bien courageuse,
Elle s’est frayé, dans une terre grumeuse,
Une issue de survie longue et sinueuse
Pour offrir sa beauté si généreuse.
A mon sourire, elle ouvre ses pétales
Pour me montrer sa splendeur intégrale,
Je suis ébahie par ce spectacle floral
Aux couleurs irisées originales.
C’est alors qu’elle se met à frétiller
M’enivrant ainsi d’un parfum insoupçonné,
Mes narines se dilatent pour inspirer
Ce bouquet béni aux arômes sucrés.
Le printemps est tout cela à la fois,
Un renouveau qui nous laisse sans voix,
Un parterre de beautés aux mille éclats,
Des journées qui s’allongent pour plus d’émois.