Il est celui vers qui mon regard s’est tourné
Sans le vouloir, sans le savoir, sans le chercher ;
Mes yeux s’y sont attardés puis égarés
Pour le découvrir et ne plus le quitter.
Il est le reflet de mes pensées profondes
Qui se mire si bien au sein de mon monde ;
Mes mots sortent de sa bouche vagabonde,
Dans mon esprit germent ses idées fécondes.
Il est celui qui offre tant de douceur,
Que je découvre la tendresse avec candeur ;
Son sourire c’est une main sur mon cœur
Attisant l’espoir d’un éventuel bonheur.
Il est celui qui m’écoute patiemment
Et qui me comprend d’un regard innocent ;
Ses yeux posés sur mon corps me montrent ardemment
Une beauté que je ne percevais avant.
Il est le frisson qui s’immisce sous ma chair
Quand nos mains enfin unies se joignent, se serrent ;
Plus de panique ou d’angoisse, il me libère
Pour un temps que je sais d’avance éphémère.
Il est aussi l’origine d’une souffrance
Lorsque loin de ses mains, je suis en errance ;
Chacun de ses départs me flagelle en silence,
Le vide alors me submerge en abondance.
Il est cette solitude qui me dévore
Quand mon âme se heurte à l’ombre de son corps ;
Ce manque cruel me paralyse dès l’aurore
Et jusqu’au soir, s’abat sur moi comme un poids mort.
Il est ce doute immuable qui me parcourt,
M’assomme et m’affaiblit un peu plus chaque jour ;
Quand me feras-tu mal, mon amour, à ton tour ?
Je n’ai pas droit au bonheur, juste à ses contours.